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Article: đŸ„‡ Le PĂątĂ©-en-CroĂ»te : triathlon de l’apĂ©ritif

đŸ„‡ Le PĂątĂ©-en-CroĂ»te : triathlon de l’apĂ©ritif

đŸ„‡ Le PĂątĂ©-en-CroĂ»te : triathlon de l’apĂ©ritif

PĂątĂ©-en-croĂ»te ou pĂątĂ©-croĂ»te, nm : triathlon de l’apĂ©ritif, car l’élaboration d’un pĂątĂ©-en-croĂ»te implique la maĂźtrise de trois disciplines : la pĂątisserie, la charcuterie et la cuisine.
Ce monument du patrimoine gastronomique français a traversĂ© les siĂšcles, connu les honneurs, puis la dĂ©suĂ©tude
 avant de renaĂźtre sous les projecteurs.

Une croûte qui a de la tenue
TrĂšs rĂ©pandu au Moyen Âge, le pĂątĂ©-en-croĂ»te Ă©tait d’abord une astuce de conservation : la pĂąte servait Ă  protĂ©ger la viande
 et n’était pas destinĂ©e Ă  ĂȘtre mangĂ©e.
Mais dĂšs le XVe siĂšcle, les pĂątissiers se sont mis en tĂȘte de rendre cette croĂ»te aussi savoureuse qu’utile. Pari rĂ©ussi : la pĂąte devient alors un Ă©lĂ©ment noble du plat, aussi important que la farce.
Puis, dans les années 1950, le pùté-en-croûte est tombé en disgrùce. Il ne survivait plus que dans sa version industrielle : le petit pùté « cocktail » sous vide, tristement rectangulaire et nostalgique des buffets froids du dimanche.
Jusqu’à ce qu’en 2009, quatre bons vivants remettent les pendules Ă  l’heure en crĂ©ant le Championnat du Monde du PĂątĂ©-CroĂ»te. Depuis, les plus grands charcutiers et chefs du monde entier rivalisent d’audace et de savoir-faire pour sublimer ce plat mythique.
Aujourd’hui, le pĂątĂ©-croĂ»te est redevenu une Ɠuvre d’art Ă  part entiĂšre.
Ironie du sort : en peinture, une « croĂ»te » dĂ©signe une toile sans valeur
 en charcuterie, c’est tout le contraire.

🏆 Le Championnat du Monde du PĂątĂ©-CroĂ»te
Créé en 2009 par Gilles Demange, Audrey Merle, Arnaud Bernollin et Christophe Marguin, ce championnat rend hommage à la tradition et au savoir-faire.
Les organisateurs ont Ă©galement fondĂ© la ConfrĂ©rie du PĂątĂ©-CroĂ»te, oĂč chaque intronisation se fait sous l’invocation de Saint-Laurent (patron des cuisiniers), Saint-Antoine (patron des charcutiers) et Saint-Michel (patron des pĂątissiers).
Les nouveaux membres jurent de défendre la devise :
« Honni soit celui qui sans pùté-croûte prétend servir table loyale. »

đŸ„– PĂątĂ©-en-croĂ»te ou pĂątĂ©-croĂ»te ?
On n’est pas encore au niveau du duel Pain au chocolat vs Chocolatine, mais la tension monte doucement.
En RhĂŽne-Alpes (Lyon, Saint-Étienne), on dit pĂątĂ©-croĂ»te.
Le reste du monde dit pùté-en-croûte.
Les deux ont raison : le premier exprime l’affection, le second la prĂ©cision.
Mais il faut bien reconnaĂźtre que ce diminutif lyonnais, tendre et direct, en dit long sur l’amour des habitants pour cette spĂ©cialitĂ©.

🍗 Cinq recettes rĂ©gionales qu’on adore
Pùté de Houdan : 100 % volaille, foie et chair. Louis XIV en raffolait.
Pùté de Pantin : spécialité francilienne, souvent à base de volaille ou de gibier, réalisé sans moule.
PĂątĂ© de Chartres : gibier, foie gras et truffe — une combinaison royale.
Pùté de Pézenas : en forme de rouleau, farci de mouton, raisins secs et zestes de citron.
Pùté en croûte bressan : volaille, porc et pistaches, tout en équilibre.

đŸ”Ș Les 5 Ă©tapes clĂ©s du pĂątĂ©-en-croĂ»te
De la prĂ©paration de la pĂąte Ă  la pose de la gelĂ©e, chaque geste compte. Le pĂątĂ©-en-croĂ»te ne souffre ni l’à-peu-prĂšs, ni la prĂ©cipitation. C’est un sport d’endurance et de prĂ©cision.
1- On découpe la pùte
2- On dispose la pùte dans un moule beurré
3- On met la farce, on rabat les bords, on tasse bien le tout
4- On referme et on badigeonne d’Ɠuf battu
5- On perce la cheminée qui servira à verser la gelée aprÚs la cuisson

🧊 La gelĂ©e : liant, beautĂ© et tenue
La gelĂ©e vient combler l’espace laissĂ© entre la farce et la croĂ»te pendant la cuisson.
Elle assure une meilleure tenue du produit, tout en apportant une texture fondante et un goût subtil.
Traditionnellement, elle est rĂ©alisĂ©e avec de la gĂ©latine (animale ou vĂ©gĂ©tale) et un jus de viande maison — idĂ©alement celui d’un poulet rĂŽti du dimanche. Certes, les bouillons en poudre existent, mais rien ne remplace un vrai jus mijotĂ©.

đŸŽ© Les conseils de dĂ©gustation de Gilles et Nicolas VĂ©rot
« Un bon pĂątĂ© en croĂ»te, c’est une bonne pĂąte, une bonne viande et une bonne gelĂ©e. »
Avant de le goĂ»ter, on l’observe.
La croĂ»te entiĂšre doit ĂȘtre bien dorĂ©e.
Une fois tranchĂ©e, elle doit ĂȘtre bicolore : dorĂ©e Ă  l’extĂ©rieur, plus blanche Ă  l’intĂ©rieur.
Une pùte uniformément dorée ? Trop cuite.
Trop pĂąle ? Pas assez cuite.
La farce doit ĂȘtre gourmande et graphique, presque artistique.
Mais le plus important reste la cuisson : atteindre l’équilibre parfait entre une pĂąte bien cuite et une viande juteuse est un art Ă  part entiĂšre.

đŸ§ș À la FĂ©dĂ©ration Française de l’ApĂ©ritif
Nous considĂ©rons le pĂątĂ©-en-croĂ»te comme un sport d’équipe :
un peu de technique, beaucoup d’amour et une grande envie de partage.
À dĂ©guster en tranches Ă©paisses, Ă  tempĂ©rature ambiante, avec un verre de rouge lĂ©ger
 et quelques amis loyaux.

Pour plus d’idĂ©es de recettes et de conseils, rendez-vous sur le site de la FĂ©dĂ©ration Française de l’ApĂ©ritif !

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